Action et perception de l'espace du désert : chez Jean-Marie Gustave Le Clézio et Ibrahim Al Koni

Abstract

Ce texte interroge la relation fondamentale entre action, perception et espace narratif. En s'appuyant sur Claude Levy-Leboyer, il souligne que l’action constitue à la fois le moteur et le cadre de la perception, positionnant l’espace comme une construction dynamique, vécue à travers le mouvement. Le voyage devient ainsi un vecteur symbolique et existentiel : il révèle l’intériorité du sujet, sa quête, son rapport au monde. L’approche de Michel Butor, avec son concept d’itérologie, donne un cadre théorique à cette dynamique de déplacement. Kenneth White, quant à lui, oppose au sédentarisme une vision nomade de l’espace, fondée non sur la possession ni sur le sacré, mais sur la lecture itinérante du paysage. Enfin, à travers la voix d’Ibrahim Al-Koni, le voyage apparaît comme un impératif vital, presque thérapeutique. L’étude met donc en lumière la mobilité comme principe de structuration narrative et ontologique, où l’espace devient le miroir d’une subjectivité en mouvement.